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Les histoires de Zeus sont de retour...
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25 août 2011

Fantasque musique...

 

Sa concentration est au maximum. La Marche au Supplice commence son crescendo. Les violons sont de la partie. Il n'est plus question de la déranger. Elle écoute, se plonge dans la musique. Ses doigts n'ont plus d'ongles. Ils frémissent, se déplacent dans l'air, mimant les gestes qu'elle fera ce soir. Déjà trois mouvements qu'elle est absente de cette chambre d'hôtel, l'esprit trois heures plus tard, mais ce quatrième mouvement est magique. Sa peau se hérisse sur le crescendo initial et à chaque explosion des cymbales. Elle sait que juste après ce sont les violons qui s'emballent. Emballement retenu par un chef...  Roulements de tambour, roulements qui lui parviennent jusque dans son ventre, son bas-ventre, son sexe même.... Elle aime la musique, elle ne vit que pour elle, elle aime l'amour, elle ne vit que pour lui... Elle m'aime... que moi ? Elle soupire sur les forte, retient sa respiration sur les piani. Soupire sous mes caresses, retient sa respiration quand je la pénètre... Mais je ne suis pas là, pas ce soir. Ce soir c'est Euterpe qui l'accompagne, la regarde, lui murmure à l'oreille...


Moment de calme, le Songe d'une Nuit de Sabbat prend la suite... Elle se détend, légère, allongée sur le lit, habillée d'une de mes chemises blanches. Elle se laisse aller au Songe. Ses longues jambes se frottent l'une contre l'autre. Ses mains sont moins précises, elle ne répète plus ses gestes. Elle en prépare d'autres, moins musicaux mais pas moins sensuels. Les cors sonnent. Son corps résonne. Evocation du Diable. Je voudrais la rassurer. Mais je ne dois pas. Je ne suis pas là.


Hera_hotelElle tremble. Ses tétons se raffermissent. Ils pointent désormais au travers de ma chemise. Agacée, elle cherche à les effacer du bout de ses doigts. Les piccolos la harcèlent, elle se défend comme elle veut, elle efface ce qu'elle peut. Mais ses seins restent là, excités. Soupirs angoissés sur les vents qui précèdent les cloches, ces cloches !  Suivies du crescendo des violons et violoncelles, qui l'empêchent de sortir de sa torpeur. Les petites saccades que fera ce soir son archet l'excitent. Ses doigts ne cherchent plus à calmer ses tétons. Pizzicati, ses doigts les titillent, les haranguent.


Les cors reprennent leur marche sabbatique. L'angoisse l'étreint. De ne pas être à la hauteur ce soir ? Non, elle maîtrise. Elle fait corps avec la musique, elle monte crescendo comme ces violons qui accompagnent les vents qui s'emballent. Ses mains toutes entières caressent sa poitrine ferme et si douce. Que j'aimerais être à la place de sa peau !


Les roulements de tambours la font sursauter. Elle a mis une main entre ses cuisses. Par réflexe. Par plaisir. Pas d'archet là. Qu'importe. Elle s'incline, abdique, laisse ses doigts sans ongles s'enfermer entre ses cuisses. Accélération des cordes, accélération de ses doigts qui courent sur les cordes de son violon, qui entoure son clito et l'excite. Accélération de l'archet - ha le voilà lui ! - archet qui lui caresse les seins. Où est-elle ? Sur scène, oui mais laquelle.


Dernier presto, presque prestissimo. Elle chante avec la musique. Elle accompagne le final. Non elle gémit. Si, si, dit-elle. Elle chante ses notes. Mais non, ce sont des oui.


Derniers roulements... tout l'orchestre est là, mouvement final. Elle n'est plus là, couchée sur le côté, les jambes repliées, assagie enfin... elle se lève, me sourit, semble me sourire mais son regard me transperce... Elle s'habille de sa longue robe noire, attrape son violon. Elle est prête. Ce soir sera un grand soir.

 

Zeus.

(version originale 25 août 2008)

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Commentaires
E
"Femme et musique": Une parfaite symbiose , des vibrations, des échos, un dialogue infini...<br /> <br /> Elise
L
Je viens d'écouter le morceau... j'en vibre encore :-)<br /> LN
L
Ah, mais j'en aimerai la musique...
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